LA NÉCROPOLE NATIONALE DE SAINTE-ANNE D’AURAY
La nécropole de Sainte-Anne d’Auray, unique en Bretagne, aborde quatre grands conflits de notre histoire contemporaine, par les Morts pour la France qui y reposent : la guerre franco-allemande de 1870-1871, les première et seconde guerres mondiales, mais également la guerre d’Indochine. Plusieurs confessions religieuses y sont représentées.
La nécropole s’organise sur deux espaces distincts organisés en carrés, complétés par un cimetière d’honneur belge, ainsi que deux ossuaires. L’un d’eux, abritant les corps de soldats de la guerre franco-allemande de 1870, est surmonté d’une statue commémorative représentant un soldat de l’époque.
En 2002, un nouveau monument fut érigé au cœur de la nécropole. Celui-ci contient de la terre issue de Verdun, théâtre de l’emblématique bataille de la première guerre mondiale qui dura de février à décembre 1916.
La présence d’une femme, la résistante Odette Leclerc, inhumée dans cette nécropole est également une particularité de Sainte-Anne d’Auray.
La nécropole de Sainte-Anne d’Auray est conçue en 1959. Marie Texier-Lahoulle (1889-1972), ancienne députée et originaire de la commune, a soutenu ce projet symbolique, ayant elle-même perdu deux fils durant la guerre 39-45. Dans les années 60, 70 et 80, la nécropole prend forme et s’organise avec le rapatriement progressif de soldats inhumés dans divers cimetières communaux.
Un ossuaire est dédié à la guerre franco-allemande de 1870-1871, abritant les dépouilles de vingt soldats. La statue qui le surplombe rend hommage à ces soldats de l’Armée de la Loire, qui regroupait de nombreux Bretons.
Sont également organisés des carrés où reposent les soldats de la première guerre mondiale (1914-1918), rassemblés selon leur département de provenance. 403 soldats français mais également 9 Russes et 1 Chinois reposent en ce lieu. À proximité, on trouve également un cimetière d’honneur belge, rassemblant les corps de 274 soldats. Une plaque commémorative indique que ces soldats étaient ceux de l’armée du roi Albert 1er, qui ont arrêté les Allemands à Ypres et sur l’Yser en octobre et novembre 1914.
Le carré dédié à la seconde guerre mondiale (1939-1945) abrite 1 355 Français, 9 Espagnols, 1 Polonais et 5 Soviétiques. Parmi eux, 187 Français et un Soviétique reposent dans l’ossuaire surmonté d’un menhir, offert par la députée Marie Texier-Lahoulle.
6 soldats français Morts pour la France durant la guerre d’Indochine (1946-1954) reposent dans la nécropole au sein de deux sépultures. Convoyeurs dans la compagnie Aigle Azur, ils furent tués dans un accident survenu en 1953 dans la montagne de Tien-Scha (centre du Vietnam).
Qu’est-ce qu’une nécropole ?
Au cours de la première guerre mondiale furent créées des nécropoles pour regrouper les dépouilles des militaires « Morts pour la France » (loi du 29 décembre 1915). Aujourd’hui, il y a 275 nécropoles nationales où reposent près de 750 000 corps, placés sous responsabilités de l’état - ministère des Armées. Celui-ci garantit la conservation des sépultures à perpétuité et, aux côtés des acteurs locaux, assure la valorisation de ces sites mémoriels. Toutes les nécropoles sont libres d’accès.
Quelques chiffres
- Un espace de 18 000m² ;
- 4 conflits contemporains présentés ;
- 2081 soldats français et étrangers inhumés ;
- 403 Poilus ;
- 1 368 victimes de la seconde guerre mondiale ;
- 6 combattants tués en Indochine.